Les tests techniques sont depuis longtemps un outil de sélection pour les freelances tech. Pourtant, leur pertinence continue de diviser. Pour certains, ils sont une étape nécessaire ; pour d’autres, ils sont un frein à l’identification des meilleurs talents. Romain Perrin, CTO à la demande, partage son expérience et ses solutions face à cette évaluation controversée.
Tests techniques : un défi pour les freelances senior (et pas seulement)
Romain l’admet : en tant que freelance senior, il vit mal les tests techniques. Mais ce ressenti ne se limite pas à la question de l’expérience. Le véritable problème réside souvent dans un manque de pertinence des tests proposés.
L’anecdote marquante : « Du CSS sur papier ? J’ai cru à une caméra cachée ! »
Les tests standardisés, déconnectés des réalités du terrain, posent question. Ils peuvent sous-évaluer des profils qualifiés et passer à côté des véritables compétences recherchées.
Un signal faible d’un recrutement mal calibré ?
Selon Romain, l’insistance sur les tests techniques peut être le symptôme d’un processus de recrutement inefficace. Un client qui mise tout sur ces évaluations risque de passer à côté de freelances compétents simplement parce qu’ils ne performent pas dans ce format.
Plutôt que de subir, il propose un audit lors du process de recrutement. Souvent, cela ouvre le dialogue et permet de réaligner les attentes.
Compétences vs. expérience : l’équilibre à trouver
L’entreprise veut des garanties, le freelance veut être évalué à sa juste valeur. Comment trouver un juste milieu ?
L’alternative de Romain repose sur une période d’essai rémunérée, permettant de démontrer ses compétences sans passer par un test trop formaté.
Changer de perspective : sortir du test binaire et remettre l’humain au centre
Après avoir testé de multiples méthodes (batteries de tests, questions pointues, exercices chronométrés), Romain a pris du recul et revu son approche. Il préconise aujourd’hui une évaluation basée sur l’échange et l’expérience réelle.
Il privilégie désormais les questions ouvertes comme « Quoi de neuf sur Symfony ? », les études de cas et les discussions techniques informelles permettant d’évaluer la logique et l’expérience du candidat.
Les soft skills : l’angle mort des tests techniques
Les compétences techniques seules ne suffisent pas. Romain insiste sur l’importance des soft skills, souvent sous-évaluées dans les processus classiques.
Pour mieux les identifier, il préconise d’observer la façon dont le candidat interagit avec l’équipe, poser des questions comportementales et mettre en place des mises en situation concrètes.
Valoriser autrement ses compétences : le rôle des projets persos et de l’open source
Un test ponctuel ne révèle pas tout. Pour Romain, un projet personnel ou une contribution open source peut être plus parlante qu’un simple score à un exercice technique.
Documenter ses projets sur LinkedIn et GitHub, participer à des conférences et meetups, montrer son implication dans la communauté tech sont autant de leviers permettant de démontrer son expertise.
Tests techniques : à abolir ? Pas si simple…
Si les tests techniques posent problème, les écarter totalement n’est pas toujours la solution. Ils peuvent être utiles, à condition d’être adaptés et intégrés à un processus de recrutement plus global.
Les trois règles d’or de Romain :
- Pertinence : le test doit correspondre au poste et au profil.
- Transparence : le candidat doit savoir à quoi s’attendre et comment il sera évalué.
- Dimension humaine : un test ne doit pas être l’unique critère d’évaluation.
Le mot de la fin : « Le recrutement, c’est avant tout une rencontre humaine. »
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